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2013-2014 – Interstices urbains_Kaohsiung Taïwan

 

 

Cette vidéo est extraite du documentaire : « 2013 Kaohsiung International Container Arts Festival : The Inhabitables ». L’exposition qui a démarré en décembre 2013 a été prolongée 5 fois consécutives jusqu’à décembre 2014.

 


 
Projet Interstices urbains (city interstices), hétérotopies dans Kaohsiung
Programme Mobilier urbain incluant une nouvelle typologie d’espace public
Lieu Kaohsiung – Taïwan
Contexte Kaohsiung International Container Arts Festival – Musée des Beaux-Arts de Kaohsiung / Architectes invités : Eric Cassar (Arkhenspaces – FR), Sou Fujimoto (Sou Fujimoto Architects – JP), Francine M. J. Houben (Mecanoo Architecten B.V – NL), Chia-hsuan Chang (TW), Leching Chiang + Zihao Chen (TW), I-ching Huang (TW), Chih-feng Lin + Chi-tsun Wang (TW), Pei-huan Tsai (TW)
Equipe  Eric Cassar, Juan Jesus Alfaro Reta, Shenglin Yang, Juvénal Rubinos Flores
Entreprise – constructeur  Lui Ding-Zan (Artiste, sculpteur métal)

Principes généraux Architecte invité par le musée des Beaux-Arts de Kaohsiung, j’étais [ Eric Cassar (Arkhenspaces) ] libre d’inventer un programme à partir d’un conteneur recyclé. J’ai proposé un nouveau type de mobilier urbain regroupant plusieurs services (arrêt de bus, borne à vélos…). Le projet traite du rapport entre déconnexion et connexions physiques et/ou virtuelles. Il introduit l’art dans la ville et offre un nouveau type de musée ou un lieu de méditation. Les hétérotopies se répandent au coeur de la ville avec une intention durable.

 
 

Trente rais se réunissent autour d’un moyeu;
C’est de son vide que dépend l’usage du char.
On pétrit de la terre glaise pour faire des vases;
C’est de son vide que dépend l’usage des vases.
On perce des portes et des fenêtres pour faire une maison;
C’est de leur vide que dépend l’usage de la maison;
C’est pourquoi l’utilité vient de l’être, l’usage naît du non-être.

Lao Tseu -Tao Te Ching – Chapitre 11

 

Un conteneur est un support, un parallélépipède avec une enveloppe et un vide à l’intérieur.

 

L’enveloppe

Les couleurs extérieures du conteneur jouent avec celles du logo de Kaohsiung (4 couleurs) de manière à identifier la ville et proposer des variations de l’utilisation de ces couleurs d’un container à l’autre (réseau).
Les surfaces extérieures de l’enveloppe comprennent plusieurs écrans connectés avec d’autres espaces (physiques et / ou virtuels) grâce aux nouvelles technologies (nspaces)… (Note : dans le projet réalisé pour le festival, pour une question de budget les grands écrans ont été remplacés par des affiches)
L’enveloppe est la connexion, une surface liante qui conduit vers différents espaces.
Les écrans sur la membrane agissent comme des fenêtres sur d’autres espaces donnant accès à des informations liées à l’espace dans lequel le visiteur se trouve (ouverture des magasins ou des restaurants, événements spéciaux, services aux alentours…) mais aussi à d’autres informations (transport, circulation, météo …) en rapport avec d’autres lieux de la ville…

 

Le support

En tant qu’élément physique, le conteneur est une structure indépendante. Il peut être vu comme une poteau creux. Il est utilisé comme support pour des objets physiques : un auvent pour un arrêt de bus, des bornes de vélos partagés, des lampadaires, des poubelles, des écrans vidéo…
Cela produit des effets sur l’espace extérieur (espace ouvert) et apporte des services pour les piétons.

 

Le vide

La fonction et la nature de l’enveloppe intérieure sont neutres et radicalement différentes de celles de l’espace extérieur.
Le volume intérieur est l’interstice : un espace fermé, déconnecté ; un vide, un contre-espace : un interstice dans l’espace-temps.
Un trou à l’intérieur du réseau, un lieu de liberté et de méditation individuelle au cœur de la ville, accessible à tous.
Seul au cœur de Kaohsiung.
Cet espace, conçu pour une seule personne à la fois (excepté les mères avec bébés), devient le plus petit musée du monde. Comme un musée (temple des muses), il présente de l’architecture, des échantillons d’espaces, des installations. Il propose une grande variété d’effets basés sur les différents sens : le son, la vue, la température et l’humidité, le toucher, l’odorat …
L’espace de l’interstice présenté au Kaohsiung Container Art Festival est blanc et insonorisé. Le visiteur se trouve entre deux miroirs, dans une sensation d’apesanteur, perdu dans un espace blanc modifié par des jeux de lumière naturelle. Le visiteur est la couleur, le visiteur est le contenu.

Pour quoi faire ?
Un lieu de méditation : les individus sont habitués à méditer en milieu naturel (forêt. ..). Nous leur offrons la possibilité de méditer au cœur d’un environnement culturel dans un espace public.
Un endroit pour rencontrer l’espace, la lumière, l’art.
Un endroit pour danser.
Un endroit pour se reposer.
Un endroit pour allaiter … Et bien sûr, un grand nombre de nouvelles utilisations à inventer.
Un endroit pour se régénérer.

Il y a les régions de passage, les rues, les trains, les métros ; il y a les régions ouvertes de la halte transitoire, les cafés, les cinémas, les plages les hôtels, et puis il y a les régions fermées du repos et du chez-soi. Or, parmi tous ces lieux qui se distinguent les uns des autres, il y en a qui sont absolument différents : des lieux qui s’opposent à tous les autres, qui sont destinés en quelque sorte à les effacer, à les neutraliser ou à les purifier. Ce sont en quelques sorte des contre-espaces. Ces contre-espaces, ces utopies localisées, les enfants les connaissent parfaitement. Bien sûr, c’est le fond du jardin, bien sûr, c’est le grenier, ou mieux encore la tente d’Indiens dressée au milieu du grenier, ou encore, c’est – le jeudi après midi – le grand lit des parents. C’est sur ce grand lit qu’on découvre l’océan, puisqu’on peut y nager entre les couvertures ; et puis ce grand lit, c’est aussi le ciel, puisqu’on peut bondir sur les ressorts ; c’est la forêt, puisqu’on s’y cache …

Michel Foucault dans «Les hétérotopies»

 

Un réseau

Les Interstices urbains peuvent être une extension du musée d’art dans la ville. Les espaces intérieurs sont différents les uns des autres. Ils sont similaires à une œuvre d’architecture ou une installation d’art. Ils sont des variations sur un même volume, stimulant les sens et l’intelligence.
À l’extérieur, un grand écran diffuse de l’art vidéo dans la ville. C’est une façon de rendre l’art plus accessible et de promouvoir aussi des expositions.
Tous les conteneurs sont connectés les uns aux autres et aussi avec le Musée des Beaux-Arts de Kaohsiung. Seule l’enveloppe extérieure est connectée, elle apporte des informations locales.
Ce réseau de contre-espaces n’est pas une utopie. Ces espaces sont des hétérotopies praticables par tous au coeur de la ville.

 

Sens & signe

Un conteneur est un signe de l’extérieur : un signe urbain qui permet d’identifier un lieu de services physiques et virtuels (arrêt de bus et parc à vélo). De l’intérieur, il est un contre-espace.
L’ensemble fait Sens et Signe.

 

L’architecture est à la fois conteneur et contenu.

 

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